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MSC Seashore en Méditerranée, dans le Yacht Club

Je n’avais fait jusqu’à présent qu’une seule croisière avec MSC (sur le Fantasia en 2009), et cette expérience s’était avérée très décevante. D’une part, les dysfonctionnements furent répétitifs en terme de service, mais la comparaison faisait mal avec la totale liberté que j’avais découverte sur les bateaux de Norwegian Cruise Line.

Parmi les déceptions durant cette première croisière, il y a eu la découverte, pour moi, des diners à heure fixe. Sur le site web, avant de partir, on vous demande de choisir un service (premier, deuxième et même troisième parfois, sur leur plus gros navires !). J’avais choisi le second, à 20h30. Mais arrivé sur le bateau, c’est à 18h30 que les diners me seront imposés. Ma table est déjà définie, on m’a mis à une table de Français, puisque je suis Français. Difficile entrée en matière quand on est habitué au « Freestyle » de NCL :  vous mangez où vous voulez, à l’heure que vous voulez, avec qui vous voulez. Et bien là, avec MSC, non. Signalant que je n’avais pas choisi ce premier service, on me renvoyait vers un maitre d’hôtel excessivement désagréable, qui m’expliqua que ça ne servait à rien de demander le second service, qu’il n’y avait plus de place (je l’avais pourtant choisi sans difficulté sur le site web), tout le monde voulait le second service, alors lui, ça l’énervait. Il a fini par noter mon nom et ma demande de rester, comme initialement prévu, au second service, mais, bien évidemment, il ne me recontacta jamais.

Et dans ce monde merveilleusement organisé, mieux, lorsqu’une excursion se termine trop tard et vous fait louper le début de votre service, les portes du restaurant vous sont fermées, et vous devrez alors attendre une autre opportunité pour diner. Ce soir-là, le buffet était également fermé, pour préparer une occasion spéciale,  et ne rouvrir que beaucoup plus tard, pour un « festival de pâtes »… avoir faim sur un bateau de croisière, il fallait découvrir MSC en 2009 pour voir ça !

Je passe sur les autres mésaventures, comme le transfert Nice/Gênes réservé avec la croisière, mais qu’on me refuse parce que je ne suis pas sur la liste. Mais que j’ai quand même pu prendre à force de montrer la preuve écrite sur ma réservation… mais c’était une faveur qu’on me faisait. La faveur de m’attribuer un dysfonctionnement uniquement dû à MSC… trop gentil.

Bref, je m’étais dit que je ne reviendrai plus jamais sur MSC. Mais la pandémie ayant fortement restreint les voyages, quand on est bloqué en France, il ne reste plus beaucoup de choix. 2021 fut donc forte en rebondissements, puisque j’ai même essayé la non moins mauvaise compagnie Costa, en plus de revenir sur MSC, mais en Yacht Club cette fois-ci, pour voir si la version « luxe » améliorerait globalement l’expérience.

Ma réservation faite, je me suis quand même méfié, et j’ai voulu vérifier que ce qu’on m’avait vendu était bien ce que j’aurai. Grand bien m’en a pris, puisqu’en appelant le service client, j’apprends que ma cabine ne sera pas disponible. Quand aurais-je appris cela si je n’avais pas appelé avant le départ ? Je ne sais pas… en tout cas, la personne au bout du fil sembla bien embêté et se demanda ce qu’il pouvait faire. Après un long moment d’attente, il obtint la réponse de son superviseur, on allait m’attribuer une autre cabine… mais comme il n’y en n’avait plus de disponible dans la catégorie que j’avais choisie, ce serait finalement une cabine pour personne à mobilité réduite…

Je me demande encore ce qui se serait passé si je n’avais pas appeler pour vérifier ! Je n’allais pas tarder à le savoir, puisque cette mésaventure allait arriver à d’autres passagers.

Le Yacht club (YC) semble changer radicalement l’expérience, si je compare avec ma première croisière MSC en cabine avec balcon. Dès l’arrivée au port (Marseille), nous sommes pris en charge par des agents dédiés au passagers du YC et on se met à doubler toutes les files d’attente. Bagages, enregistrement et même test Covid : on passe devant tout le monde. Il n’y a pas vraiment de passage dédié et privilégié, non, on nous met juste en début de file, devant des gens qui doivent juste attendre que les seigneurs du Yacht Club passent devant. Bof. Je ne suis pas fan de cette façon de faire. Finalement, à l’enregistrement, il y a bien 2 guichets dédiés, mais il y a un problème d’attribution de cabines pour un groupe de passagers devant nous, et cela bloque tout (tiens… un problème d’attribution de cabine…) et les guichets dédiés sont vides. Les agents sont tous agglutinés devant un écran d’ordinateur à essayer de comprendre le problème… jusqu’à ce qu’un Chef leur dise qu’ils ne sont pas obligés de tous rester autour de l’écran, et que certains peuvent reprendre l’enregistrement d’autres passagers… Vraiment épique !

Les agents de MSC sont tous très gentils, mais ils n’arrivent pas à compenser les errements de leur compagnie, alors ils s’en excusent platement, plusieurs fois. On est conduit dans une sorte de lounge improvisée, pour attendre le résultat de nos tests antigéniques, qui s’avéreront négatifs.

On arrive finalement au Yacht Club où on nous sert un vin blanc pétillant (ce n’est pas du champagne, même si c’est servi dans une flute).  Les cabines ne sont pas prêtes, mais on peut aller manger. Le restaurant du YC n’impose pas d’heure fixe, il est ouvert de 19h00 à 22h00. Cependant, on nous demande à quelle heure on compte diner. 20h ? Euh… c’est embêtant, il y a beaucoup de monde qui veut diner à 20h. Essayez plutôt 19h30 nous dit-on… C’est du n’importe quoi.

La Cabine

Il ne s’agit donc pas d’une cabine « standard », qui être dû être une Deluxe Grand Suite. La porte s’ouvre automatiquement, la pièce est grande et dégagée de tout obstacle, tout comme la salle de douche, spécialement équipée pour accueillir un fauteuil roulant. Le balcon, immense, possède également une ouverture motorisée et un système pour pouvoir y rouler depuis la chambre. On m’avait prévenu, j’avais hérité d’une chambre pour passager(s) à mobilité réduite.

Un grand écran se trouve au mur en face du lit. En dessous, un placard contient un mini-frigo bien achalandé (et son contenu est inclut dans le prix de la croisière en YC, rempli chaque jour). Une machine à café Nespresso version professionnelle complète les équipements. Un canapé se trouve dans le prolongement, mais la cabine semble vide tellement l’espace entre les meubles est large. Une personne dans un fauteuil roulant doit pouvoir s’y déplacer sans obstacle c’est sûr. Un bon point. Le balcon se trouve entre 2 renfoncements différents de cabines, ce qui lui fait faire face à l’avant du navire. Un point de vue imprenable et unique !

Le Yacht Club

Situé à l’avant du navire, sur 4 étages, on y trouve en plus de nombreuses cabines un lounge, surplombé par un restaurant. Sur le pont supérieur, il y a la partie extérieure avec une grande piscine, un jacuzzi, un bar avec un coin restauration sur le pouce. Avec le Seashore, MSC propose le plus grand Yacht Club de ses navires à ce jour. Aux heures de pointes (l’après-midi), on retrouve une caractéristique de la compagnie : le YC est bien chargé et on ne peut pas dire qu’on puisse y trouver le calme ! C’est bien évidemment sans commune mesure avec la densité de passagers à l’extérieur de cette partie privative, qui sont à touche-touche, mais c’est également difficilement comparable avec ce qu’on trouve chez la concurrence, pour ce type d’espace. Un YC complet n’est donc pas un havre de paix.

Tout ce qu’on trouve à l’intérieur, que ce soit en terme de boisson ou bien de nourriture, est inclus dans le prix de la croisière. Une large carte offre toute une variété de boissons alcoolisées ou non. Parfois la liste est même impressionnante, comme la grande variété de bières… mais qui n’étaient en fait pas disponibles lors de cette croisière. Un petit tiers de la liste était en stock. Donc finalement, une liste plus limitée qu’annoncée. Ce forfait de boissons est aussi valable dans les autres bars du navire, et même dans les restaurants hors YC. Parfois les serveurs ne sont pas au courant, mais à la fin, les boissons ne sont pas facturées.

Le restaurant du YC sert tous les repas, du petit déjeuner au diner. Les menus du déjeuner sont plus simples que ceux des diners, mais il y a toujours suffisamment de choix. Les soirs, des plats en rapport avec les traditions culinaires de l’escale du jour sont proposés. Le service est correct, le sommelier prévenant et attentif. Le seul bémol ici serait plutôt du coté des passagers dont certains manquent simplement d’éducation. Entre ceux qui viennent en short et tong (alors que MSC demande une tenue correcte, sans être un smoking !), ceux qui rentrent dans le restaurant et s’assoient directement à une table en faisant mine de ne pas avoir vu qu’il y avait des personnes qui, justement, attendaient leur table, ceux qui parlent très fort, ceux qui téléphonent et racontent leur vie… on ne peut pas dire que le YC soit… sélectif !

Le spa

Un autre avantage lié au YC, c’est l’accès inclut au spa, qui offre pas mal d’installations. Mais on doit prendre rendez-vous pour y accéder, protocole sanitaire oblige. Rien que ça, c’est une aventure puisque il faut trouver une personne qui est au courant de comment faire, et que ces personnes sont en train d’expliquer à des croisiéristes que les massages sont payants, et que la réduction n’est plus valable, car elle se finissait la veille (et que négocier ne va servir à rien). On arrive finalement à se faire inscrire sur le classeur ! Ca sera le lendemain à 16h, qui nous vaudra encore un bon moment d’attente, car la personne qui doit nous faire entrer est en train d’expliquer que la promotion n’est plus valide mais qu’en prenant plusieurs massages d’un coup, il y a un discount… finalement, on entre !

Comme le spa n’est pas du tout à coté du YC, on n’est pas venu en maillot de bain (bien que se balader quasiment à poil un peu partout soit une pratique apparemment courante sur ce bateau…). On passe donc par les vestiaires. Il y a des casiers pour laisser ses affaires. Contrairement à ce qu’on peut avoir sur d’autres compagnies, tout est vide. Pas de serviette, pas de peignoir… juste des casiers : à chacun de venir avec serviette et tout et tout. Malgré l’explication qui montre comment fermer son casier (en y collant sa key card), ça ne fonctionne pas. Le système semble être en panne. Je demande donc à une des personnes travaillant au spa. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Elle va se renseigner ! Bon… elle ne reviendra jamais. Imprudemment, on laisse nos affaires (que des habits) dans un casier non fermé.

Le spa est relativement vide. On y croisera un ou 2 autres couples qui vont constater, comme nous, que malgré le nombre élevé d’installations à notre disposition… la plupart ne fonctionne pas : elles sont ornées d’une pancarte « out of order » (le bateau a été lancé à peine quelques semaines plus tôt…). Après avoir observé une à une ces installations, on abandonnera notre séance thermale, totalement inutile ! En se dirigeant vers la sortie, on passe devant un sas. Pour vérifier sur quoi il donne, on le franchit, et on se retrouve à l’extérieur, sur la promenade du pont 8. Un coin privé, rattaché au spa ? Non, non. La promenade publique ! Donc pour peu qu’on connaisse ce passage, il est possible d’entrer et sortir du spa à sa guise, sans aucune mesure hygiénique. Exceptionnel !

Les excursions

Cette croisière de la dernière semaine d’août 2021 est encore sous l’égide des restrictions sanitaires et les passagers ne peuvent pas quitter le navire sans passer par des excursions réservées auprès de la compagnie, des « bulles sanitaires », qui ne permettent pas de flâner à sa guise (pour les tours en bus, on ne descend même pas). C’est assez surprenant quand on sait que les croisières ayant lieu au même moment (Celebrity, Norwegian, Princess, Ponant, Viking…) autorisent déjà les sorties libres. Oui mais voilà, MSC n’a pas rendu le vaccin obligatoire, et est donc vue par les autorités portuaires comme autant de nids à covid. MSC a d’ailleurs eu de sérieux soucis avec sa légèreté en terme de protocole sanitaire. Voir par exemple cet article qui résume la catastrophe, en anglais : 

https://www.cruiselawnews.com/2021/09/articles/disease/more-covid-19-related-deaths-and-major-illnesses-after-super-spreader-cruises-on-msc-virtuosa-virusosa/

Afin de ne pas rester coincé uniquement sur le bateau, on choisit donc 2 excursions. Et c’est là qu’on retrouve l’extraordinaire savoir-faire en terme d’organisation de MSC. Les tickets d’excursion n’indiquent que le jour. Pas d’heure, pas de lieu de rendez-vous. En fait, tout est géré à la parole, dans le YC. Il faut donc découvrir à quelle heure il faut aller attendre dans le lounge. En nous renseignant, on a obtenu plusieurs réponses différentes : 13h, 13h30, 14h… prudent, on est venu à 13h et, effectivement, on nous a accompagné à quai immédiatement. Oui mais voilà… pas de numéro 72, notre numéro de groupe. Les passagers se renseignent… on ne sait pas. Alors on attend. Bref, je vous passe les détails de ce merdier permanent. Le rendez-vous aurait dû être à 14h. On a donc eu à poireauté une heure. Et là, on découvre que notre excursion regroupe plusieurs dizaines de groupes, et que tout le monde va sur un seul grand bateau, qui va nous rapprocher de Capri puis de Sorento. Aucun geste barrière, peu ou pas de masque… la fête ! Sans oublier le retour au Seashore : l’excursion est très en retard. On est bien au-delà de l’heure du premier service. Les gens s’inquiètent… lorsque la foule est libérée, tout le monde se met à courir pour passer devant. Mais ce n’est pas possible : il y a des contrôles à passer, et les accompagnateurs bloquent tout le monde, pour avoir un groupe rassemblé. Les gens sont prêts à vous marcher dessus si ça leur permet de gagner quelques places vers l’avant du groupe. Et c’est là que je me souviens de mon expérience de 2009 et le fait que rater son heure de repas, c’est rater le repas… il faut donc lutter coûte que coûte pour survivre ! Arrive le moment de passer les portiques de sécurité… des croisiéristes ont couru pour arriver là les premiers, ils sont essoufflés. C’est à ce moment qu’apparaissent les majordomes du YC et qui d’un oeil expert repèrent leurs convives… qu’ils font passer devant tout le monde, encore une fois. On sera donc à table avant les coureurs de quai… le monde du YC est à ce point impitoyable. Et ça ne m’a pas rendu très à l’aise… mais passer devant des gens qui vous auraient piétiné… pourquoi pas.

La seconde excursion fut à bord d’un bus à toit ouvert. Une longue balade sans grand intérêt à Malte. Les passagers se sont plaints, à juste titre, qu’ils n’arrivaient même pas à prendre des photos potables, tellement les points dignes d’intérêt passaient vite devant nos objectifs… mais pas question de descendre du bus ni même de s’arrêter. La qualité MSC.

Le protocole sanitaire

MSC ne demande donc pas que ses passagers soient vaccinés. Je présente cependant ma preuve de vaccination que l’agent regarde avec un certain dédain. Et ça fera l’affaire. Un test antigénique est effectué sur place avant l’embarquement. Je n’ai même pas senti le bâtonnet entrer dans mon nez… autant dire que la valeur du truc aura été bien faible. Et on reçoit un document écrit présentant les mesures sanitaires imposées à bord : port du masque obligatoire, contrôle quotidien de la température, test antigénique supplémentaire à mi-croisière. Pour une fois MSC a écrit les choses. Malheureusement, ça s’arrêtera là : en une semaine, aucune prise de température, pas de test complémentaire, et le port du masque très optionnel un peu partout…

En fait, une croisière MSC comme celle-ci n’a pas vraiment de début ou de fin : si la majorité des compagnies embarquent tous leurs passagers dans un port donné, et les débarquent également en une fois, MSC ici considère chaque port comme début ou fin de croisière. Donc, tous les jours des passagers embarquent ou débarquent. Donc la notion de « milieu de croisière » est forcément relative et nécessite un suivi individuel poussé (ce que MSC n’a pas fait dans mon cas). Autre avantage de cette façon de faire, vous avez droit tous les jours au « drill », cet exercice de sécurité rébarbatif. Et tous les jours, le même discours hurlé aux haut-parleurs, suivi du fameux signal d’abandon du navire (7 coups courts, un coup long). Un vrai bonheur, tous les après-midi.

Tout cela donne au navire plus la forme d’un hôtel dans lequel les gens arrivent et partent en permanence, plutôt qu’un moment partagé avec un début et une fin. Bof. 

Le reste du navire

Pour se retrouver sur le navire, MSC a vu grand avec des écrans tactiles près des ascenseurs, disponibles en un grand nombre de langues !

Le MSC Seashore est un navire moderne, pouvant accueillir plus de 4500 passagers (chiffre basé sur 2 personnes par cabine), ou jusqu’à plus de 5800 en le chargeant au maximum. Alors que j’ai fait mes croisières précédentes en 2021 sur des navires avec peu de passagers, moyen par lequel les compagnies réduisent le risque covid à bord, MSC semble avoir déjà abandonné cette précaution en cette fin août 2021. Les ponts supérieurs, lieux où se trouvent les piscines et les transats étaient plein à craquer. Des enfants courraient dans tous les sens, sans masque, à l’image de leurs parents.

Bien qu’assez grand, on a donc régulièrement la sensation de saturation, particulièrement au cours de la journée sur les ponts supérieurs, le buffet, la promenade. Les piscines et les jacuzzis arborent une pancarte indiquant le nombre maximums de passagers pouvant s’y trouver en même temps. Chiffre explosé la plupart du temps, sans que la compagnie n’y trouve rien à redire. Les bains à remous ressemblent à de véritables cocottes minutes dans lesquels de nombreux légumes cuisent, entassés.

Une anecdote, sur l’éducation des gens… sur le pont supérieur se trouve un lieu privatif, le Solarium, dont l’accès est réservé aux passagers de certaines cabines (dont ceux du YC, mais pas seulement). Pour y accéder, il faut présenter sa keycard pour ouvrir la porte. Le grand jeu était donc pour certaines familles de faire se faufiler un enfant par un petit passage sur le coté, afin qu’il aille ouvrir la porte à leur parent. Toute une mentalité.

Le soir, le système des diners à heure fixe régule le monde qui circulent sur les ponts intérieurs. Les restaurants principaux sont pleins, et pendant ce temps, les autres lieux sont moins chargés. Le dernier service semblait être à 21h15, pour lequel on voyait des queues se former dès 21h à l’entrée des restaurants. Décidément pas mon truc !

Les nombreux bars et lieux d’activités donnent une sensation de multiples possibilités, comme sur la plupart des gros navires de croisières. Des animations créent des attroupements qui se dispersent une fois celle-ci terminées. Les soirées sont donc un peu plus fluides que les journées !

Quelques restaurants de spécialités sont regroupés à l’arrière du navire. J’en ai essayé 2. Le premier pour le fun : un restaurant de sushi, avec un tapis roulant (bien qu’il n’y ait pas de tapis, car c’est magnétique). Une offre spéciale était proposée le midi : un repas illimité pour 29€. Chaque assiette qui passe devant soi a un code couleur, qui correspond à un prix (de 4 à 12€). Evidemment, quand ce forfait est proposé, il n’y a plus que des assiettes de 4 à 6€, et pas d’assiettes à 7, 8 ou 12€ étonnamment (non). C’était très correct pour des sushis, mais peu varié, et rapidement, on peut repéré les plats favoris des gens : il n’y en n’a plus ! Et ils ne sont pas remplacés au bout d’un moment, alors que les plats qui n’intéressent personne repassent inlassablement.

L’autre restaurant était le Ocean Cay, spécialisé en poissons et fruits de mer. J’ai choisi un poulpe grillé en entrée, et un homard en plat. Le poulpe était bien, correctement cuit avec une bonne texture. Par contre, le homard était raté. Hyper salé, desséché. Inimaginable pour un restaurant de spécialité. Ce plat est un classique sur les croisières, on y aura aussi droit dans le restaurant du YC, un peu mieux, mais loin d’être réussi. Autre plat gouté, des spaghettis aux palourdes, plutôt bonnes bien qu’un peu trop salées également. 

Un passage par le buffet m’a convaincu de ne pas souvent y mettre les pieds. Non seulement c’est  un endroit où la densité de passagers est la plus élevée. Mais tout le monde également ne semble n’avoir que 2 objectifs : se jeter sur la première place qui se libère pour s’assoir et la bloquer, puis jouer des coudes dans les files pour remplir son assiette. La jungle ! Le choix au buffet n’est pas terrible, principalement de la « junk food » plus quelques salades. Ca plait, visiblement ! On y trouve des gens simplement vêtus d’un maillot de bain, pieds nus. C’est spécial quand on n’est pas habitué. Heureusement, désormais, les passagers n’ont plus le droit de toucher la nourriture !

Globalement le YC offre des plats corrects, parfois même bons. En essayant trop d’autres compagnies concurrentes, on se rend facilement compte que dans le monde des croisières, MSC ne brille pas vraiment par la qualité de sa cuisine. Un point commun avec Costa. Par exemple, certains plats sont préparés trop à l’avance et arrive sur la table un peu passés. Ce fut le cas d’un « tartare de saumon » dont le « caviar » (billes oranges) avaient fusionné avec l’assiette ! Pas terrible.

Le prix

Indéniablement, c’est au niveau du prix qu’il faut relativiser les faiblesses du Yacht Club. Même si les équivalents de cette partie privative chez la concurrence (comme le Haven chez Norwegian ou le Retreat chez Celebrity par exemple) sont très au-dessus de ce que propose MSC, c’est la plupart du temps pour un prix 3 ou 4 fois plus élevé. Donc évidemment, difficile de pousser la comparaison à fond, car si le Yacht Club perd devant ses concurrents, ce sont au contraire ses concurrents qui perdent en terme de prix ! Finalement, le YC, tout comme MSC, reste sur un segment low cost. Il rend, après tout, l’expérience de MSC plus supportable de mon point de vue, en évitant à minima l’impression hyper saturée qu’impose la version « basique » des croisières MSC. Cependant, l’incapacité chronique de MSC à mettre un oeuvre une organisation sans reproche reste un vrai problème. Habitué à la rigueur anglo-saxonne, je ne me fais toujours pas à cet amateurisme permanent dans l’organisation. Et cela ne veut pas dire que le personnel n’est pas agréable, au contraire ! Mais même eux semblent se lassent d’avoir à gérer les faiblesses de leur compagnie.

Pour une semaine sur le Seashore, en Yacht Club, j’ai payé 2049€, une offre tout inclus. J’ai seulement voulu améliorer ma connexion internet en passant de la version « browse » (incluse dans le prix du YC) qui se limite officiellement à la consultation de pages web, sans video, à la version surf, qui promet la possibilité de consulter des services comme Netflix,  pour 83€ la semaine. Bien sûr, mon achat, payé en avance, n’a pas fonctionné sur le bateau et il a fallut que je fasse appel au concierge pour arriver à le déclencher (en le rachetant puis en me le faisant rembourser). Malheureusement, le débit internet à partager entre les très nombreux passagers est très limité. Le pire moment c’est quand le bateau quitte un port d’escale et où les téléphones perdent leur 4G… tout le monde bascule sur le wifi du bateau… qui s’écroule irrémédiablement, pour le reste de la soirée. On retrouve un peu de débit dans la nuit, tard. Ce qui permet d’envoyer ou de recevoir des messages, de péniblement poster quelques photos sur ses comptes sur les réseaux sociaux… quant à regarder ou poster des vidéos, ça n’a jamais été possible de la semaine.

Si je devais refaire une croisière MSC, ce serait obligatoirement dans le Yacht Club, pour éliminer un peu la partie totalement saturée de ces croisières. Il faudrait vraiment que MSC propose un itinéraire exceptionnel ou sortant de l’ordinaire pour que cela arrive. Ce n’est pas prévu pour le moment ! MSC, comme Costa, se positionnent sur un segment « low cost » dans le monde des croisières. Cela offre la possibilité de partir à l’aventure avec un budget assez raisonnable. Le concept entraine globalement un service de piètre qualité, même si les membres d’équipage, à de rares exceptions près, sont fort sympathiques et dévoués.

Le bonus

Pour qui s’intéresse aux croisières (sans se limiter à MSC et Costa !), la Méditerranée de 2021 est un lieu où l’on pouvait croiser énormément de bateaux, qui n’étaient souvent pas en service… Les bateaux de Regent Seven Seas mériteraient bien un coup de peinture (surtout pour cette compagnie ultra luxe!). Le prochain bateau d’exploration de Seabourn était en cours d’achèvement à Gênes (Seabourn Venture).